le poussin

Un concert conté

Ainsi commence l’histoire de jeunes gallinacés adolescents et d’un petit poussin avide d’aventure, un départ en fanfare, un petit poussin qui s’accroche aux ergots et puis le pays sauvage avec devant eux, leur pire ennemi !
Pour la bande de jeunes poulets et le petit poussin arrive alors le point de non retour, coincés dans la gamelle de marinade au fond d’une grotte sombre. C’est sans compter sur le courage et la lucidité du petit poussin qui opèrera un sauvetage époustouflant, à grand coup de guitare rock, convaincu de la force des poulets guerriers, entre tradition et solidarité.

Le répertoire musical, joué basse, batterie, guitare (forme trio) et basse, guitare (forme duo) est composé de cinq chansons. Il ponctue la traversée du récit, créant cassures de rythmes et rebondissements supplémentaires. Le texte des chansons continue l’histoire, les personnages prennent vie et se racontent, avec humour et dérision. La création musicale a fait le choix du métissage entre Afrique et Europe. Prenant racines dans les rythmiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest – Dounoumba, Ballantes, Koreduga – les compositions s’ouvrent aux harmonies jazz et rock portées par une guitare, une basse, des percussions et des voix harmonisées.

Musique, jeu et oralité s’ajustent en permanence, pour créer le fil rouge d’un voyage décalé et porter un autre regard sur le conte musical.

Scénographie : un autre regard

L’histoire se passe en Afrique, au Soudan. Point de départ d’un voyage vers d’autres horizons, d’autres climats, le soleil sec, la brousse, les baobabs, des cases de terre battue, etc. Pour évoquer clairement une vision africaine du récit et ne pas tomber dans les clichés, la scénographie joue un rôle fondamental.

Laul Doris, plasticien, a imaginé le décor et réalisé des lampes construites en métal de récupération. Ces objets sculptures traduisent l’esprit des chauffeuses de poulaillers « une poule qui a froid aux pattes ne pond pas ! ». Trois pieds courbés comme des douches, rouillés et oxydés par le temps et la pluie, viennent inonder d’une petite lumière rouge les musiciens, jouant d’une esthétique particulière et favorisant les images de l’histoire.

Pour les costumes, les artistes ont choisi de mettre de côté les plumes et privilégié un tissu en imitation zèbre pour évoquer les animaux sauvages d’Afrique sans pointer outre mesure les poulets, des coupes apprêtées réalisées par Angèle Bengrab, couturière, donnent du prestige aux personnages.

Le regard extérieur de Jennifer Anderson, impliquant du jeu entre les musiciens et la conteuse, crée une originalité supplémentaire en invitant le théâtre dans le conte. L’histoire existe à la fois, par le conte, par le jeu des poulets musiciens et par la musique…
Une autre manière d’aborder le conte pour transmettre au jeune public.